Pour les ajouts d'Iode et de Strontium, j'ai commencé par acheter les produits Seachem.

Pour le Strontium, le produit à 7,63 € les 250 ml est concentré à 10.000 mg/l et Seachem recommande d'ajouter 5 ml par 80 litres 2 fois par semaine ce qui représente 100 ml en 10 semaines soit de quoi traiter 19.000 litres; en effet, sur le site de Seachem, je lis que "Chaque 100 ml traite jusqu'à 19 000 litres" à quoi Seachem répond : "Depuis que nous avons lancé ce produit il y a de nombreuses années, nous avons continué à faire des tests sur le long terme en dosant à des niveaux différents et en considérant une grande variété de systèmes récifaux. Nous avons trouvé que, bien que le dosage conseillé à l'origine était tout à fait approprié, il était probablement un peu trop prudent et conservatoire à l'excès... et cela mis en commun avec les commentaires des aquariophiles indiquant que des dosages plus élevés étaient non seulement sûrs mais donnaient des résultats encore meilleurs, nous nous sommes dit qu'il serait de l'intérêt des clients de préconiser des doses plus fortes."

Sur le flacon d'Iodide, je vois "concentration 8.000 mg/l" et aussi "ajouter 2ml pour 80 litres tous les 2 jours" ce qui représente 4 fois la concentration naturelle de l'eau de mer tous les 2 jours !

Entre parenthèses, mon flacon à 7,76 € serait épuisé en 50 jours.

Intrigué, je vais voir sur le site Seachem et y trouve que "Un volume aussi faible que 1 ml dans 150 litres élève la teneur en iodure à la concentration naturelle de l'eau de mer."

Toujours surpris par la dose prescrite, j'envoie un mail à Seachem et reçois la réponse suivante : Dans l'environnement clos d'un aquarium, l'iode est rapidement épuisé et consommé. Ce taux de 0,06 mg/L se réduit rapidement à zéro en quelques heures. Si on voulait doser 1 ml par 150L au bout de chacune de ces périodes de quelques heures, on pourrait le faire ainsi, mais dans la pratique il est plus facile de doser un peu au-dessus du niveau de l'eau de mer naturelle et d'attendre quelques jours que la concentration chute. Même si 0,06 mg/L est le dosage de l'eau de mer naturelle, des niveaux raisonnablement plus élevés sont totalement sûrs (comme nous l'avons testé ici). Donc en dosant 2 ml pour 80 L tous les 2 jours, le bac est assuré d'avoir une source d'iode constante."

Conclusion : OK pour le dosage mais il vaut mieux ajouter un peu d'iode le plus souvent possible plutôt que comme d'aucuns le font une dose par semaine.

D'autre part, j'ai acheté de l'Iodure de Potassium à 19,34 € les 100 g et de Chlorure de Strontium à 6,45 € les 100 g; avec 50 g du premier et 100 g du second, j'en ai pour 3 ans pour 16 €.

Ajouter un peu d'iode le plus souvent possible

  1. à la main : fastidieux, risque d'oubli, et les vacances …
  2. pompe péristaltique : la moins chère est la Systech à 120 € chez Planète Aqua, sinon les GroTech à 150 € pour un canal.
  3. pousse seringue; l'idée m'est venue en allant voit un enfant né prématurément, trop petit pour un baxter, une machine pousse très très lentement sur une seringue.

Pousse seringue

Principe

L'idée de base est simple : une tige filetée est vissée dans une pièce en plastique; quand la tige tourne, la pièce avance et pousse sur le piston d'une seringue

Mais il faut tourner doucement : avec une tige filetée de 4 mm, un tour fait avancer le chariot de 0,7 mm; sachant que la course d'une seringue de 10 ml est de 60 mm si on veut que l'autonomie atteigne 2 semaines, il faut compter un tour en 6 heures.

Partie électrique

Première solution envisagée : un moteur pas à pas (un pas toutes les 100 secondes pour un moteur de 200 pas); faisable mais je voulais plus simple.

Solution retenue : un tour complet et relativement rapide toutes les 6 heures; il faut que le moteur fasse un tour puis s'arrête; une came solidaire de la tige filetée actionne un micro-switch et un peu d'électromécanique peut gérer cela facilement.

Le circuit est alimenté en Vcc et Gnd par une tension correspondant à la tension du moteur.

Au repos, le moteur M est arrêté; si on active le relais, le moteur tourne via le contact T du relais et le contact NC du µswitch, jusqu'à ce que la came bascule le µswitch et le moteur s'arrête; si on désactive le relais, le moteur repart, alimenté cette fois par le contact R du relais et le contact NO du µswitch, jusqu'à ce que la came revenant à son point de départ bascule à nouveau le µswitch; en résumé, l'activation puis la désactivation du relais fait tourner le moteur d'un tour; c'est le principe des essuie-glaces qui reviennent toujours à leur position de repos.

Tant qu'on y est, on ajoute un second µswitch FC (Fin de Course) activé par le chariot quand les seringues sont presque à fond; à ce moment, ce FC coupe le moteur afin d'éviter que Maurice pousse le chariot un peu trop loin.

Bon et quand il est à fond le chariot, qu'est-ce qu'on fait ? On recharge les seringues ! L'ajout d'un inverseur permet de rembobiner le système facilement.

C'est ce que fait le double inverseur REV; j'ai aussi ajouté le bouton FWD qui permet de remettre le chariot contre les pistons des seringues une fois celles-ci rechargées.

Il suffit d'une minuterie qui active le relais une fois toutes les 6 heures (ou à un autre rythme si vous voulez).

Mais j'ai pensé qu'on pouvait encore faire plus simple : un chronocontacteur 24 heures devrait faire l'affaire si je pouvais modifier un peu le schéma pour que le moteur fasse un et un seul tour chaque fois qu'on le branche et voici le résultat :

Le principe reste à peu près le même : quand on branche le secteur, le moteur tourne jusqu'à ce que le µswitch soit activé; à ce moment le moteur s'arrête mais le relais est activé ce qui fait que le moteur repart jusqu'à ce que le µswitch soit désactivé et le moteur s'arrête; il a fait un tour; un second contact du relais maintient le relais collé ce qui fait qu'il ne se passe plus rien … jusqu'à ce qu'on coupe l'alimentation; alors seulement le relais retombe et le système est prêt pour un nouveau tour.

J'ai aussi ajouté l'alimentation secteur avec son redresseur et le condensateur de filtrage C2 (4700µF 25V); C1 est là parce que mon moteur est un modèle 24V mais que je n'avais qu'un relais de 12V; si vous avez un relais de la même tension que le moteur, ôtez C1 et connectez le point 4 du relais à Gnd.

Encore un détail : pour jouer avec les boutons FWD et REV, il faut forcer le chronocontacteur sur ON, sinon le système n'est pas nécessairement alimenté.

Partie mécanique

Désolé, je ne vais pas vous donner la liste des pièces qu'il vous suffit d'aller acheter au magasin du coin et d'assembler comme un kit; mais je vais tenter de vous expliquer comment vous pouvez fabriquer le vôtre en partant de presque rien; à vous d'adapter en fonction de ce dont vous disposez.

D'abord, avec une tige filetée, ça ne marche pas ! Parce que la pièce taraudée se met de travers et coince rapidement la tige filetée. Solution : 2 tiges filetées qui tournent dans le même sens à la même vitesse, 2 trous taraudés dans la pièce en plastique et 2 seringues; ce n'est pas plus mal, on a 2 canaux : Iode et Strontium par exemple.

J'utilise donc 3 roues dentées en Nylon alignées, celle du milieu est entraînée par un moteur, chacune des 2 autres entraîne sa tige filetée.

Le moteur est un modèle 24V 0,7W muni d'une démultiplication; l'axe de sortie tourne à 690 tours/minute; on trouve des moteurs qui pourraient convenir par exemple chez Selectronic ref 22-0852. Le moteur est fixé par 4 vis sur un flasque en plexy de 6 mm; il en est écarté par des entretoises de 8 mm; les engrenages se trouvent dans cet espace de 8 mm entre le flasque et le moteur; ce flasque est fixé sur une base en plexy de 10 mm qui mesure 120 x 85 mm; un flasque identique est fixé à l'autre extrémité de l'embase; les tiges filetées sont supportées par ces 2 flasques; du côté opposé au moteur, une des tiges filetée est un peu plus longue de manière à recevoir la came; le µswitch est fixé sur ce même flasque.

Les seringues sont fixées sur la base à l'aide d'une attache pour tube électrique de 5/8".

Quelques astuces